mardi 4 mai 2010

Life is good

Voilà bien longtemps que le blog n’avait plus donné aucun signe de vie, non pas qu’il ne se soit rien passé, au contraire vous l’aurez compris, c’est toujours dans un climat d’hyperactivité de plus en plus intense (si tant est que passer des soirées à jouer à madden soit de l’hyperactivité) que le dernier trimestre de mes tribulations s’amorce. Le chemin de la route fut long depuis mon dernier article, que d’aventures et de péripéties typiquement ricaines depuis, je jette un œil à la liste de mes résolutions pour 2010 (je crois bien que c’est une première d’ailleurs) et j’avoue être assez satisfait de mes accomplissements, l’année de Brice est en bonne voie, j’ai mené à bien pas mal des tâches que je m’étais imposées (oui oui, même celle là pour tout vous dire, Jérémy en soit mon infortuné témoin >____>’ …), et pour les autres, j’ai de très bonnes excuses évidement…

Et en la lisant cette liste, je me revois aussi l’écrire, à des kilomètre d’attendre tout ce qui allait arriver. En revoyant la scène et en regardant maintenant autour de moi, comment ne pas être secoué par le changement (en même temps dans une autre maison vous allez me dire, c’est un peu normal…). Mais dans ce changement, le passé (proche, certes) subsiste, s’impose même, un peu partout, ne serait ce que par le temps et le décor, qui me rappellent désormais mes premières semaines ici, par les lieux qui portent aujourd’hui chacun leur lot de souvenirs, par les personnes qui sont passées de mon quotidien à de brèves occasions, par des photos, ou même par rien du tout, quand je suis seul, le passé vient souvent me tenir compagnie, et à travers tout ça je vois le temps qui a filé, tellement vite que j’ai l’impression que tout n’a pas suivi, que certaines choses sont restées derrières, avant, quand il y avait du temps, quand certaines choses n’étaient pas arrivées, quand d’autres choses le devait, avant quoi. Et est-ce l’effet de ces changements eux mêmes ou bien une sorte de nostalgie prématurée face à l’approche du jour du départ, mais je suis bien forcé de l’admettre, quelques fois je me dis : « c’était mieux avant… »

Fi (fi brin) de ces salamalecs, c’est toujours comme ça à un moment ou un autre pendant les vacances, on en oublie presque où on est et ce qu’on y fait, pas que je sois en vacances mais c’est bien sous cet angle que je verrai les choses sous leur meilleur jour. Plutôt que de subir le poids de la nostalgie, il faut, comme au début de cet article, mettre en avant les accomplissements et en avoir l’estime. A l’heure qu’il est, le bilan de mon voyage serait déjà plus que positif. Considérant que ce qui ne tourne pas rond est contre nature, et vice-versa, ce serait céder à la faciliter que de ne prêter attention qu’à ces choses là, oubliant au passage à quel point tout le reste fut fantastique, omettant la quantité de savoir, de culture et d’aptitudes engrangés (merci Lisa !) tout au long de cette année, négligeant le plaisir pourtant quotidien de la vie d’interne ici à Edina. Pour la suite, j’ai aucune raison de douter de mon karma, de bien belles aventures m’attendent dans les 2 mois qui viennent, le passé va gentiment se transformer en bons souvenirs, et d’une façon ou d’une autre contribuer à l’avenir. Il est temps d’apprécier l’expérience d’une nouvelle manière, plus urgente, moins soucieuse, il est tant de s’affranchir de toute contrainte, la plus grande menace étant justement la nostalgie. Le plus dur est sans doute passé, le meilleur est peut être à venir.

Ceux qui n’ont pas la chance d’avoir un compte rendu détaillé de mon actualité régulièrement n’auront rien appris par cet article, je m’en excuse, vous pouvez envoyer vos plaintes à CNN international, je leur propose des interviews sans arrêt, aucune réponse…m’enfin en gros aujourd’hui tout baigne, Edina est comme on me l’avait décrite, fantastique en tout point de vue, peuplée de gens formidables, et hormis quelques évènements aléatoires tout à fait indépendants de ma volonté, j’ai du mal à croire qu’on puisse se lasser d’une telle expérience et d'un tel endroit. Le jour du départ se rapproche doucement, je garde ça à l’esprit et je garde la ligne de conduite que j’ai suivi jusqu’ici, c'est-à-dire je tache d’en profiter un maximum, apprécier chaque moment, tirer le meilleur partie de l’expérience, pour que le jour du départ, quand il faudra dire au revoir à tout ça, je puisse repenser à cette année avec exclusivement un sourire aux lèvres, rempli de satisfaction, dépourvu de regret et ravi de revoir ma terre natale, fort de toutes ces nouvelles expériences et ces savoirs acquis depuis 10 mois, la tête et les valises pleines de souvenirs…et de fringues des Vikings.

Citation du jour : "Every action of our lives touches on some chord that will vibrate in eternity." Sean O'Casey

PS : Malheureusement, pas de Bathroom Reader dans mes toilettes actuelles donc si (admettons…) je tiens mon blog à jour désormais, je vais vite tomber à court de citation du jour…qu’à cela ne tienne, j’ai trouvé un ptit trésor dans mes bibliothèques peuplées de classiques et de biographies des Beatles et de Bob Dylan : Shakespear’s insults ! Je trouvais jamais le temps de le lire, faut dire qu’avant d’aller se coucher, c’est pas transcendant comme littérature, j’arrive pas à croire que j’avais pas pensé à l’mettre dans mes toilettes jusqu’à aujourd’hui ! Qu’à cela ne tienne, voilà le mal réparé et Shakespear dans mes toilettes… Et comme son nom l’indique, c’est juste une grande collection de vannes et d’insultes telles qu’on peut les lire dans les œuvres originales de Shakespear, et on peut dire qu’il était inspiré le bougre ! Qu’elles soient agressives, élégantes, poétiques, absurdes ou juste comiques, elles valent leur pesant d’cacahuètes, et mises bout à bout, à la manière du garde de la forteresse Française dans Sacré Graal, ça a son ptit effet…

Allez en Bonus, les premières Shakespear’s insults of the day : You red-tailed bumble bee, triple turn’d whore, you kite, you carcass fit for hounds, monstruous apparition, wretch whose natural gifts were poor, minion of the moon, you serpent’s egg, rustic mountaineer, you speak an infinite deal of nothing!

And so hon, and so hon…