samedi 29 août 2009

I'm on a plane, I can't complain

N’étant désormais plus vierge des voyages en coucou d’acier, je peux enfin me permettre de m’adonner à une de mes activités favorites, c'est-à-dire CRITIQUER, HAHA ! Et je ne vais pas me priver ! Il y a un tas de choses qu’on ne saurait souhaiter trouver à bord de son vol, en tête de liste je citerai bien sur un grand type barbu en turban avec une ceinture d’explosif, et juste derrière, je nomme…un BEBE ! Ils transportent peut être bien peu de bagages, mais ils n’embarquent pas sans leur lot de nuisances sonores et odorantes, et à l’instar du terroriste cité ci-dessus, le bébé à lui seul a aussi de quoi foutre les jetons, on ne sait pas à quel moment il décidera de faire « péter » son arme biochimique, et lorsqu’il s’exprime c’est toujours très fort, incompréhensible et extrêmement stressant.

Passé ce léger inconfort qu’il serait injuste d’incomber à la compagnie aérienne, Marie Ange et l’ensemble des voyageurs à bord du vol AA 121 se joignent à moi pour faire un gros « bouuuuh » à American Airlines pour le manège à travers l’aérogare que l’on a subit pendant près d’une heure, nous demandant à chaque virage si nous étions enfin sur la bonne piste, prêts à décoller, pour finalement entendre que l’avion revenait à quai pour refaire le plein…nul, moche, deux ! Cela dit, nous pouvions être rassurés quant aux réserves de gazole de l’appareil…
Allez, j’ai assez craché dans la soupe, pour un baptême de l’air, je suis plutôt satisfait, le décollage, que j’ai passé le nez scotché au hublot, a tenu toute ses promesses, le paysage aussi, Paris ne m’a jamais paru aussi petite, et le ciel, vu du ciel, c’est quelque chose, j’aurais voulu prendre chaque nuage individuellement en photo, je me suis consolé en me disant qu’aucun cliché n’aurait pu rendre justice à la splendeur de ces hautes sculptures et vastes étendues gazeuses paraissant aussi compactes que la neige en haute montagne, on sauterait presque par le hublot en s’imaginant atterrir tout en douceur comme une petite fraise dans un immense bol de chantilly (qu’est ce qu’on serait déçus si on le faisait pour de vrai…)


Déjà tant de choses à raconter en si peu de temps, voilà un voyage qui promet ! Il est temps de conclure par un bilan de la situation d’énonciation T0 : 10969m d’altitudes, températures extérieures -47°C, notre boite de conserve volante file à 717hm/h, je vois sur les écrans que la nuit nous poursuit, pourtant l’horizon m’offre un soleil radieux comme je n’en avais jamais vu à 23h30. Moi ? Oh ça va, j’ai bien rigolé devant Monstres VS Aliens, je suis repus des raviolis au fromage qui m’ont servis de diner, je me suis même permis un petit whiskey pour que le plaisir soit complet, je suis à peu près à mi-chemin, il y a une femme sublime endormie à ma droite, Kris Kristofersen me fredonne Casey’s last ride à l’oreille, tandis que j’ai les yeux un peu humides mais un sourire jusqu’aux oreilles en pensant aux au revoir touchants partagés quelques heures plus tôt à l’aéroport, j’ai également une pensée pour Jules Vernes, je me dis qu’il aurait surement aimé faire ce voyage aussi, bien qu’il l’ait sans doute déjà imaginé tel qu’il est en réalité, et avant d’aller le chercher dans mon sac, je jette un dernier regard fasciné juste sous mon hublot aux pièces de fuselage invincibles dans lesquelles j’ai désormais toute confiance et qui m’emmènent vers le prochain chapitre de mon épopée.

Epilogue : La nuit nous ayant enfin rattrapé, j’avise de fermer un peu les yeux avant d’arriver à destination. Quand je les ouvre à nouveau, stupeur quelle ne fut pas ma de voir par le hublot…que le ciel s’était renversé ! Tout était à l’envers ! L’obscure surface de l’océan s’étendait à perte vue au dessus de moi et des constellations immenses composées de milliers d’étoiles scintillaient là où se trouvait l’océan quelques minutes plus tôt ! Pas de grande ours cela dit, ni de quelconque signe du zodiaque, cela ressemble plutôt aux dernières braises d’un feu de camp gigantesque (Simon sait de quoi je parle)…voilà ce qui s’est passé dans ma tête durant les deux secondes qu’il m’a fallu pour ouvrir les yeux et réaliser que je survolais enfin le nouveau continent.

Citation du jour: "L'avion l'avion l'avion, ça fait lever les yeux, les femmes les femmes les femmes ça fait lever la..." Inconnu (mais si j'vous jure que si j'mets la main dessus...)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire