mardi 8 décembre 2009

My blood froze up in my veins while I stared at the floor

Transition parfaite, d'une saison à une autre, d'une chanson de Girls in Hawaï à une autre pour le titre très bien trouvé je trouve, (merci moi,j'en profite pour vous présenter mes nouvelles chaussures, enchantées!), après une conclusion toute en couleur du chapitre (incomplet certes) automne à Edina, il est temps d’en ouvrir un nouveau et de découvrir la page blanche de l’hiver. Blanche, le mot est faible, si tant est qu’il existe un synonyme pour blanc qui soit encore plus blanc que blanc, mais à part le nouvel OMO, je vois pas…bref, une page blanche donc de tout écrit, mais aussi bien sur blanche en substance. En effet, la neige a commencé à tomber il y a quelques jours, recouvrant les pelouses verdoyantes d’une couche de neige fine mais tenace, et voilà qu’apparait sur les écrans de la météo un spectre informe et colossal qui semble engloutir doucement mais surement le Centre des Etats Unis en se dirigeant droit sur nous. Vous avez dit blizzard ? Comme c’est blizzard…alors ça y est, cette fois ci on rentre dedans de plein pied, ce qui me faisait trembler de peur va désormais me faire trembler de froid. Il s’est fait attendre mais le froid hivernal du Minnesota est bien là, et à partir d’aujourd’hui, il étale son manteau immaculé sur Edina et il n’est pas prêt de l’enlever (ni nous les nôtres du coup…).
Ce matin ressemblait aux précédents, un peu de neige, un peu de vent, un peu de froid, rien de trop intimidant, mais bien sur à l’école, les derniers bulletins météos sont sur toutes les lèvres et on m’en parle avec un petit sourire à la fois un peu sadique, un peu défiant et un peu compatissant, à moi le pauvre petit Français qui n’a jamais connu que son doux climat océanique. Et ma prof de me dire « ça tombe doucement pour le moment mais tu sais ici, des fois ya rien quand t’arrives et quand tu repars t’as 8cm et t’es bon pour dégager tes pneus à la pelle ! » rassurant…et dans l’après midi, ça ressemble à un état d’urgence contrôlé, la routine annuelle en somme, on sait à quoi s’attendre et on réagit aussi tôt : dans les speakers on annonce l’annulation de certaines activités, ainsi que certains bus, une sortie anticipée, dans les couloirs, en plus de l’agitation habituelle, c’est la parade des couleurs des manteaux d’hiver et, si le déluge annoncé ne fait encore que montrer le bout de son nez, c’est bien une neige dense et vierge qui m’éblouit presque à la sortie tandis que je me dirige vers mon bus, le visage fouetté par de flocons minuscules et une légère brise glaciale. Et de l’intérieur, la vie semble suivre son cours à un rythme légèrement différent sans sembler avoir été perturbée pour autant : la circulation parait un peu plus dense, le décor a légèrement changé, une femme promène ses 2 bambins sur une luge derrière elle, en bref, la ville a l’air de s’être aussitôt adaptée aux conditions, quand je pense à la panique que c’est en France dès qu’il tombe trois flocons…
Et moi, au milieu de tout ça, comment je le vis cet enneigement soudain et cette chute de la température ? Bah écoutez, pas mal je dois dire pour le moment, lorsque j’ai mis le pied à…neige forcément en descendant du bus, tandis que Muse entonnait son « blackout » aérien tout à fait de circonstance (j’ai découvert cette chanson un jour de neige en France et j’en suis tombé amoureux aussi tôt), je dois reconnaitre que le simple spectacle de ma rue, la même que je parcours de long en large depuis plus de trois mois maintenant, recouverte de poudreuse vierge qui ne demandait qu’à être foulée de mon pied, et les toits blancs offrant enfin une certaine uniformité au quartier, cela a suffit à me dire que ça valait le coup de se les cailler un peu ; finalement, bien couvert, c’est supportable, c’est plus beau qu’il ne fait froid. Cela dit, ce n’est que le début, la tempête de neige devrait nous montrer ce qu’elle a dans son ventre glacé entre mercredi et jeudi (si je ne donne plus signe de vie à la fin de la semaine, dites à James Maynard Keanan que je l’aimais). En tout cas ça reste quand même un temps à moins sortir, du coup je devrais avoir plus de temps pour écrire…oui Pauline, et poster des photos…

Citation du jour: "It gets late early out there!" Yogi Berra, Catcher for the New York Yankees (j'en ai d'autres de lui, ça a pas l'air d'être une lumière...)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire